Une ancienne légende, en Inde, raconte l’histoire d’une civilisation d’un peuple d’une immense beauté. Ce peuple serait à l’origine d’une cité incroyable : Ajantâ, construire entre le 2d siècle avant J-C et le 7ème siècle de notre ère.
Cette cité est unique dans son genre : elle a été creusée dans des grottes de granit, et porterait en elle une malédiction.

Il semble qu’Ajantâ ait été un centre monastique et universitaire. Le moine et voyageur chinois Xuanzang nous apprend que Dignâga, le célèbre philosophe bouddhiste, a résidé là.
Les grottes se composent de 29 monastères et temples bouddhistes et se classent en deux catégories. On pense que les premières servaient de refuge aux moines durant la saison des pluies (les viharas) , et les autres de salles de réunion et de prière (les caityas).
Les viharas comportent habituellement un large porche, couvert par un toit soutenu par des piliers, aujourd’hui disparu, et donnent vers l’intérieur sur un hall généralement d’environ 10 à 11 m sur 7. À gauche, à droite et au fond, les cellules sont excavées et une image du Bouddha se tient habituellement dans une niche au fond face à l’entrée. Le nombre de cellules change selon la taille du hall, et dans les plus grands, des piliers soutiennent le toit de chacun des trois côtés, formant une sorte de cloître entourant le hall. À son apogée, le site aurait fourni le logement de plusieurs centaines de personnes, professeurs et élèves compris.
Les caityas quant à elles pénètrent beaucoup plus profondément dans la roche, les plus grandes d’entre elles mesurant jusqu’à 30 m sur 14m, cloître y compris.
Chaque salle était richement décorée de peintures et de sculptures. Les fresques des grottes d’Ajantâ comptent parmi les chefs-d’œuvre de l’art de l’Inde. Tout en décrivant des scènes de la vie du Bouddha, elles apportent des illustrations fascinantes de la vie indienne à leur époque. Les peintures des salles de temples rupestres sont les plus anciens témoignages de la tradition classique picturale de ce pays.
Par le passé, toutes les tentatives de restauration et de documentation sur Ajantâ ont été des échecs. De fait, on a pensé pendant des siècles que ces grottes étaient maudites : A chaque fois qu’une copie a été faite d’une peinture, elle a ensuite disparu à chaque fois lors d’un incendie ou dans un tremblement de terre; par la suite, la restauration en 1920 par une équipe italienne utilisant un vernis inapproprié a fortement endommagé les peintures. Depuis, plus personne n’ose y toucher…Cela rajoute une part de mystère à ce monument exceptionnel.
L’ensemble d’Ajantâ est une réalisation artistique unique et un tour de force technique. Avec ses sanctuaires consacrés au bouddhisme, il illustre l’esprit de tolérance caractéristique de l’Inde ancienne.En 1983, le site d’Ajantâ a été classé au patrimoine mondial de l’humanité de l’UNESCO. Je rêverais d’aller le visiter !